• Etat des lieux en 2008

    Dans le monde :

    Au cours des trente dernières années, le changement climatique a déjà fait lourdement sentir
    ses effets sur un grand nombre de systèmes physiques et biologiques, partout dans le monde.
    • Eau: le changement climatique réduira encore l’accès à l’eau potable. L’eau issue de la fonte des glaces approvisionne plus d’un milliard de personnes; lorsqu’elle aura disparue, les populations seront vraisemblablement contraintes de migrer vers d’autres régions du monde, ce qui engendrera des troubles et une situation d’insécurité au niveau local, voire mondial. On risque d’observer une augmentation des zones touchées par la sécheresse.
    • Écosystèmes et biodiversité: il est probable qu’environ 20 à 30 % des espèces végétales et animales ayant fait jusqu’à présent l’objet d’une évaluation seront plus gravement menacées d’extinction si la hausse des températures mondiales moyennes dépasse la fourchette des 1,5 à 2,5 °C.
    • Alimentation: le changement climatique devrait accroître les risques de famine; le nombre de personnes menacées pourrait augmenter de plusieurs centaines de millions.
    • Régions côtières: l’élévation du niveau de la mer aura des conséquences sur le delta du Nil, le delta du Gange/Brahmapoutre et le delta du Mékong; elle provoquera, dans chacun d’entre eux, l’exil de plus d’un million de personnesd’ici à 2050. Les petits États insulaires sont déjà touchés.
    • Santé: le changement climatique aura des répercussions directes et indirectes sur la santé humaine et sur la santé animale. Les effets des phénomènes météorologiques extrêmes et l’augmentation des maladies infectieuses comptent parmi les principaux risques à prendre en considération. Les maladies dépendantes des conditions climatiques figurent sur la liste des maladies les plus mortelles. En 2002, la diarrhée, la malaria et la malnutrition protéo-énergétique ont causé à elles seules le décès de plus de 3,3 millions de personnes dans le monde, dont 29 % en Afrique.

    En Europe :

    En Europe, le climat s’est réchauffé de près de 1 °C pendant le siècle dernier, soit plus vite que la moyenne mondiale. Plus chaude, l’atmosphère contient plus de vapeur d’eau. Cependant, les nouveaux régimes de précipitation varient considérablement d’une région à l’autre. Le volume des pluies et des précipitations neigeuses a augmenté de manière significative dans le nord de l’Europe, tandis que les épisodes de sécheresse sont devenus de plus en plus fréquents dans le sud. Les températures extrêmes enregistrées dernièrement, comme lors de la vague de chaleur inédite de 2003, sont en relation directe avec les changements climatiques imputables à l’activité humaine. Même si, pris isolément, les phénomènes météorologiques ne peuvent être attribués à une cause unique, les études statistiques révèlent que le risque de survenue de tels phénomènes est déjà bien plus élevé du fait du changement climatique. De nombreux faits concourent à indiquer que la quasi-totalité des processus naturels, biologiques et physiques (les arbres fleurissent plus tôt, les glaciers fondent) réagissent aux changements climatiques qui se produisent en Europe et partout dans le monde. Plus de la moitié des espèces végétales européennes pourraient devenir vulnérables ou être menacées d’ici à 2080.
    Les zones d’Europe les plus vulnérables sont les suivantes:
    • l’Europe méridionale et la totalité du bassin méditerranéen, en raison de l’effet conjugué de la forte hausse des températures et de la baisse du niveau des précipitations dans des zones déjà confrontées à une situation de pénurie d’eau;
    • les zones montagneuses, et notamment les Alpes, où les températures augmentent rapidement, ce qui provoque une fonte massive de la neige et de la glace modifiant le débit des cours d’eau;
    • les zones côtières, du fait de l’élévation du niveau de la mer combinée à un accroissement des risques de tempêtes;
    • les plaines alluviales densément peuplées, en raison des risques accrus de tempêtes, de fortes précipitations et de crues soudaines causant de gros dégâts aux zones bâties et aux infrastructures;
    • la Scandinavie, où les précipitations devraient s’intensifier et les pluies laisser place en grande partie aux chutes de neige;
    • la région arctique, où l’évolution des températures sera la plus marquée.

    Un grand nombre de secteurs économiques sont fortement tributaires des conditions climatiques. L’activité et les entreprises de ces secteurs subiront de plein fouet les conséquences du changement climatique. Il s’agit de l’agriculture, de la foresterie, de la
    pêche, du tourisme balnéaire, des sports d’hiver et de la santé.

    La raréfaction des ressources en eau, les dégâts causés par le vent, l’élévation des températures, la multiplication des feux de broussailles et l’accroissement de la pression exercée par les maladies se traduiront par une dégradation de l’état des forêts. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes extrêmes comme les tempêtes, les précipitations violentes, les inondations côtières et les crues soudaines, les épisodes de sécheresse, les feux de forêt et les glissements de terrain causera des dégâts aux bâtiments, aux infrastructures de transport et aux infrastructures industrielles et retentira indirectement sur le secteur des services financiers et le secteur de l’assurance. Même les dommages survenant en dehors de l’Union européenne pourraient avoir une incidence significative sur son économie et entraîner, par exemple, une réduction des approvisionnements en bois du secteur de la transformation européen.

    Source principale : LIVRE VERT PRÉSENTÉ PAR LA COMMISSION AU CONSEIL, AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS : Adaptation au changement climatique en Europe: les possibilités d’action de l’Union européenne {SEC(2007) 849}.

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